dimanche 23 mars 2008

Les intervenants du débat du 8 mai 2008


Who's Who du débat 68-2008 du 8 mai 2008


Alain Krivine (France)
Leader en Mai 68 à Paris des Jeunesses communistes révolutionnaires, les JCR (trotskistes). En 2008, Alain Krivine est toujours le porte-parole de la LCR, organisation phare de la gauche radicale anticapitaliste française, avec notamment Olivier Besancenot.

C'est très tôt qu'Alain Krivine s'engage dans l'action révolutionnaire. Exactement en 1956. Cette année-là, il adhère aux Jeunesses communistes, qui rassemblent les jeunes militants du PCF. Durant ses études d'histoire, Alain Krivine est fort actif au sein de l'Union des étudiants communistes (UEC). En 1958, il est élu à la direction de l’UEC et devient, durant la guerre d’Algérie, membre des réseaux de soutien au Front de libération nationale (FLN). Alain Krivine adhère à la section française de la Quatrième Internationale qui agit alors clandestinement au sein des partis dits « ouvriers ». Pour s'être opposé au stalinisme, le Parti communiste français va l'exclure, en janvier 1966. Quatre mois plus tard, il met sur pied la Jeunesse communiste révolutionnaire (JCR). En Mai 68, la JCR sera l'une des chevilles ouvrières de la révolte étudiante et de la contestation sociale. Pour cette raison, le gouvernement de l'époque ordonne, en juin 1968, sa dissolution. La police arrête de nombreux dirigeants trotskistes, dont Alain Krivine qui sera emprisonné durant de nombreux mois. Nullement abattu, il va alors participer, en avril 1969, à la fondation de la Ligue communiste (LC). En juin 1973, pour s'être opposée au meeting d'Ordre nouveau, un mouvement d'extrême droite à la base du Front national, la LC est interdite. Devenue le Front communiste révolutionnaire, l'organisation trotskiste entre en clandestinité. C'est plus tard, qu'elle prendra le nom de Ligue communiste révolutionnaire (LCR). Alain Krivine s'est présenté à plusieurs reprises à l'élection présidentielle. De 1999 à 2004, il a siégé au Parlement européen comme député. Il est aujourd'hui toujours l'un des trois porte-parole de la Ligue, avec Roseline Vachetta et Olivier Besancenot. Il est l'auteur de plusieurs livres : La Farce électorale (éditions du Seuil, 1969), Questions sur la révolution (éditions Stock, 1974), Sur le pont - Souvenirs d'un ouvrier trotskiste breton, André Fichaut (éditions Syllepse, 2003) et Ça te passera avec l'âge (chez Flammarion, 2006).


Clémentine Autain (France)
Jeune (33 ans) adjointe au maire de Paris - de 2001 au mois de mars de cette année - en charge de la jeunesse, apparentée PCF (communiste), candidate potentielle des anti-libéraux en 2007 et « avocate médiatique » de Mai 68

Licenciée en histoire de Paris VIII, elle est l'auteure de deux travaux de fin d'études : l'un sur l’Algérie coloniale et l'autre sur le Mouvement de libération des femmes. Clémentine Autain milite activement depuis dans toute une série de mouvements : Collectif national pour les droits des femmes, Fondation Copernic (un espace de construction d’alternatives au libéralisme)... Elle a également co-fondé Mix-Cités, une association mixte en faveur de l’égalité entre les femmes et les hommes. Elle fut très présente dans la campagne pour le « Non » au référendum sur le projet de Constitution européenne. En septembre 2006, elle proposa sa candidature - dans un cadre collectif - pour porter les idées anti-libérales de gauche à l'élection présidentielle. Elle co-dirige également, le mensuel Regards, proche du parti communiste. Clémentine Autain est l'auteur de Alter Egaux (Robert Laffont, 2001) et Les droits des femmes (Essentiels Milan, 2003). Elle a aussi participé à l’ouvrage collectif Banlieue, lendemains de révolte (La Dispute-Regards, 2006) et co-rédigé Salauds de jeunes (Robert Laffont, 2006) avec MiKaël Garnier-Lavalley, délégué national de l’Association nationale des conseils d’enfants et de jeunes.


Philippe Moureaux (Belgique)
Jeune enseignant à l'ULB en Mai 68, partisan des assemblées libres étudiantes et actuel président bruxellois du Parti socialiste.

Lors des événements du mois de mai 1968, Philippe Moureaux est un jeune enseignant à l'Université libre de Bruxelles. Et apportera son soutien, avec un certain Hervé Hasquin, aux étudiants en révolte. Actif au sein du Parti socialiste, il y représente la tendance "gauche socialiste". Il est connu également pour avoir poussé, lorsqu'il était ministre de la Justice, à l'adoption de la loi contre le racisme et la xénophobie, un vieux projet de plus de 20 ans. Cette loi est votée le 30 juillet 1981 et reste connue sous le nom de « loi Moureaux ». C'est en 1993 que Philippe Moureaux quitte le gouvernement fédéral. Au sein du Parti socialiste, il a été un des principaux partisans de l’ouverture aux candidats d’origine étrangère. Bourgmestre de Molenbeek-Saint-Jean, il y développe une politique multiculturelle. Il est aujourd'hui sénateur pour le PS. En mars 2003, Le Soir-magazine, l’hebdomadaire du quotidien Le Soir, décrivait Philippe Moureaux comme étant le « dernier « éléphant'' marxiste du PS ». Dans un autre article du même magazine, publié en juillet 2004, il était affirmé que ce président du PS bruxellois était alors « le dernier hommes politiques à se proclamer marxiste ».


Raoul Hedebouw (Belgique)
Porte-parole national du Parti du Travail de Belgique, 30 ans, fils de militants ouvriers communistes et DJ' liégeois.

C'est le plus jeune de nos intervenants. Malgré tout, son CV militant est déjà impressionnant. Raoul Hedebouw conduit, en 1996, le Comité herstalien étudiants, connu par ses initiales qui ne sont pas le fruit du hasard : « Che ». Le militant lycéen est de toutes les grèves et manifestations contre les mesures prises par le ministre de l'enseignement de l'époque. Il fut en 2001, l'un des responsables de D14 , la coordination nationale qui organisa les manifestations contre le sommet européen de Laeken du 14 décembre 2001 (d'où le nom de D14). Depuis 2004, il est permanent et le porte-parole national du Parti des Travail de Belgique, issu du marxisme-léninisme stalinien et maoïste. Son activisme au sein de la gauche marxiste, lui a valu d'être espionné par les autorités policières du royaume. Lui et plusieurs autres militants altermondialistes furent ainsi mis sur table d'écoute. Après une action devant les tribunaux, ils ont eu gain de cause. Aujourd'hui, Raoul Hedebouw est l'un des « réformateurs » du PTB. Lors d'une interview accordée au Journal du Mardi, le 4 mars dernier, il dira : « Nous ne voulons plus nous définir comme ''staliniens'', ''maoïstes'', etc. Nous sommes des ''PTBistes'' (...). Nous ne voulons plus de cet héritage du passé, qui a construit notre image ».

Josy Dubié (Belgique)
Jeune activiste « libertaire » en Mai 68, ancien journaliste-reporter international, il est aujourd'hui sénateur Ecolo.

Avant d'être un homme politique, du parti Ecolo, Josy Dubié a multiplié les métiers : capitaine de la marine marchante, réalisateur, journaliste à la RTBF puis chef de l'Unité de télévision du PNUD (Nations Unies) à Genève... Il est l'auteur de reportages télévisés exceptionnels. Fin août 1973, quelques jours avant le putsch du général Pinochet au Chili, il interviewe le président chilien Salvador Allende. Elle sera sa dernière interview. En avril 1975, Josy Dubié, avec Manu Bonmariage, filme l'arrivée des communistes vietnamiens à Saïgon... devant la débâcle de l'armée américaine.
Au sein d'Ecolo, Josy Dubié est considéré comme un électron libre. Ses critiques publiques contre la famille royale sont légendaires, comme sa revendication à la cause républicaine. Il est d'ailleurs membre du Cercle républicaine. Ce qui ne plait pas à tout le monde. Y compris dans son propre parti. Mais de cela, Josy Dubié en n'a cure. A l'occasion de l'organisation de notre débat, il nous a affirmé qu'il était toujours resté un « libertaire convaincu... comme je l'étais en Mai 68 ».


[Texte : Manuel Abramowicz / mmC]



Les intervenants du 8 mai sur le Net :




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